Sujet: Un décès surprenant

[Sophie]

Lu sur le bog généalogie : http://blog.geneanet.org/2006/05/un_acte_de_deces_hors_du_commu.html#more



Décès de Claudine Barnod, 14 Mai 1754



L'an mille sept cent cinquante quatre le quatorze Mai est morte et le jour suivant a été enterrée au cimetière de la paroisse Claudine Barnod veuve de Bernard Colloud âgée de soixante ans munie des sacrements plusieurs fois pendant la maladie qui la prendra l'avenir aussi bien par le passé et le présent ayant eu une tumeur depuis 1747 au ventre et à coté et qui est resté toujours la même, le ventre lui sauta et les boyaux sortirent par cette rupture au dessous de la dite tumeur. Le 8 septembre 1747 ses parents firent appeler le même jour le docteur Dessaix habil chirurgien de Thonon qui après avoir examiné et lavé pendant plus de deux heures de suite les boyaux et jugea pas a propos de les faire rentrer dans le ventre quelques jours après cette pauvre femme fit appeler Marie Dubouloz de cette paroisse et lui fit agrandir le trou avec des ciseaux et les lui remis dans le ventre et fit ensuite une couture à la peau du dehors pour les empêcher de sortir de nouveaux mais la nuit suivante la pauvre défunte senti cette rupture se rouvrir le fil de la couture se cassa et les boyaux sortir derechef qui depuis le fond toujours sauté hors de sont ventre, les portants pliés dans ses linges quelle avoit soin de blanchir elle même pour le faire dans une grande propreté. Le second juillet 1748 les dits boyaux furent compris sont tous les excréments solides et autres, ne sortirent que par ce trou par le moyen de ces boyaux rompus, pendant leur....... elle feroit encore de petits ouvrages, venoit régulièrement aux offices jusqu'à 14 jours avant sa mort quelle fut alité et ce qu'il y a de plus surprenant, est qu'a la nouriture n'étoit que du pain de Perette d'avoine et orge et quelques gouttes d'eau avec du sel et peu de graisse qui fait toute la soupe des pauvres gens de ce pays.dont elle étoit du nombre, taut ce que dessus est très véritable et a été vu par un grand nombre de personnes et surtout de je soussigné entre les mains de qui elle soupira en lui faisant la recommandation de l'âme et mourut en disant que rien ne lui fesoit de peine sauf de n'avoir pas assez souffert pur les péchés en foi de quoi je vais signer .



Ainsi est signé Germain Curé

[Lya]

e docteur Dessaix habil chirurgien de Thonon qui après avoir examiné et lavé pendant plus de deux heures de suite les boyaux et jugea pas a propos de les faire rentrer dans le ventre(...)

C'est stupéfiant de lire ça ! Il croyait quoi, qu'ils allaient rentrer tous seuls ?

[Sophie]

C'est stupéfiant de lire ça ! Il croyait quoi, qu'ils allaient rentrer tous seuls ?

Pour ma part, je ne sais pas ce qui est le plus stupéfiant : la résistance de cette pauvre femme ou bien sa ferveur religieuse "(...) et mourut en disant que rien ne lui fesoit de peine sauf de n'avoir pas assez souffert pur les péchés (...)"  

[Lya]

Oui, on a du mal à imaginer qu'elle ait pu supporter ça sur plusieurs mois, voire années puisqu'elle ne serait décédée qu'en 1754 ? L'anecdote paraît véridique, mais j'ai du mal à croire qu'elle n'ait pas succombé à une infection avec les conditions d'hygiène et "d'opération"de l'époque...  

[Cecillon]

Tout à fait d'accord Lya ! J'avais noté cette expression :

L'an mille sept cent cinquante quatre le quatorze Mai est morte ... Claudine Barnod ... ayant eu une tumeur depuis 1747

les boyaux ... pliés dans ses linges quelle avoit soin de blanchir elle même pour le faire dans une grande propreté.

Les femmes seraient-elles plus émues par ces douleurs intestines ? les hommes du forum sont bien silencieux

[Sophie]

Les femmes seraient-elles plus émues par ces douleurs intestines ? les hommes du forum sont bien silencieux img]http://cecillon.free.fr/Z/aoeil.gif[/img]

Ou se-sont-ils évanouis devant tant de détails ?  

[Tophe3860]

Dès qu'il s'agit de médecin, de boyau et autres maladies, les hommes se crispent un peu... non?  



Néanmoins, la description est assez effrayante, et/ou suprenante pour ce qui  est de l'endurance et de la piété de cette femme...



Comme le dit Lya, le plus bizarre est l'absence de déclaration d'infection...

Les conditions d'hygiène étaient certes moins bonnes, mais l'immunité des personnes était meilleure... les actuels touristes qui partent dans des pays moins "protégés" sur le plan sanitaire, en font parfois les frais sur le plan digestif...  :?

[HERDIER Alain]

Contrairement à ce que vous pensez, mesdames, nous ne sommes pas forcément des poules mouillées. Pour ma part, j' ai un long passé de secouriste derrière moi, et je ramassais les noyés quend j' étais à la SNSM.

Entièrement d' accord par rapport à ce que dit CHRISTOPHE, à l' époque il n' y avait pas beaucoup d ' hygiene, et les gens s' auto-immunisaient. S' ils ne mourraient pas dans les premières années de la vie, ils étaient pratiquement sûr de vivre vieux et d' échapper à toutes maladies. de plus, ils mangeaient une nourriture, certe souvent frugale, mais saine, sans conservateurs ni E...

malgré tout, j' avoue que le cas de cette femme est surprenant, et qu' elle avait un courage que beaucoup pourrait lui envier